Mérifons

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L’histoire du Castellas de Malavieille (commune de Mérifons) est, il faut l’avouer, assez mal connue. Les quelques travaux existants sont souvent trop allusifs, confus, voire contradictoires ; plusieurs ne répondent pas aux exigences de la recherche historique et archéologique. Il est certain que le site a constitué un refuge à plusieurs reprises au cours de l’histoire. Ainsi, une présence humaine est attestée sur les lieux au VIe siècle avant notre ère. Ensuite, un long vide documentaire ne permet pas de comprendre quand ni comment ont été construits les bâtiments dont nous pouvons encore voir les majestueuses ruines. Les plus anciens indices sont des noms de personnes, une famille dite de Malavieille étant attestée dans les textes dès la fin du XIe siècle. Le nom « Castellas » n’est bien sûr jamais employé : ce terme récent ne désigne les lieux que depuis leur ruine. C’est en revanche le mot castrum qui est utilisé à partir du XIIe siècle, mais il est alors impossible de savoir s’il s’agit d’un château seul ou avec un village autour comme c’est souvent le cas à partir de l’an mil, lorsque de nombreux habitats se perchent pour faire face à une insécurité nouvelle. Ce n’est qu’à partir du milieu du XIVe siècle que le village castral est attesté avec certitude par les textes. Cependant, Jean-Loup Abbé estime comme très probable l’existence d’un point fortifié au Xe siècle déjà.

A cette époque, il y a un lien entre Malavieille et Saint Fulcran. Le grand évêque de Lodève (de 949 à 1006) serait né à Lignous et aurait été baptisé à Mérifons, deux lieux situés dans la commune. C’est, semble-t-il, à ce moment-là que la seigneurie passe sous l’influence des évêques de Lodève, comme ce sera le cas jusqu’à la Révolution. Au XIIIe siècle, la dernière héritière de la famille seigneuriale de Malavieille épouse un membre des Guilhem de Clermont. Malavieille devient alors une coseigneurie détenue par les familles de Faugères (en Biterrois) et de Clermont (en Lodévois), certainement du fait de sa position strictement à la frontière des deux diocèses. Ce site fortifié de confins surplombe en effet le hameau de la Lieude, au bord du vieux Cami Ferrat, dont le nom rappelle qu’on y prélevait une leude ou péage.